Les Elfes Azehils


“Figée au centre d’une gigantesque plaine, elle semble comme sortir du sol pour s’étendre vers le ciel, telle une immense flèche d’un blanc immaculé, ornée d’or et de joyaux. Construite avec une précision qui ferait rêver les plus grands architectes, quartier après quartier, rue après rue, elle n’est qu’une succession de beautés. Mais le véritable trésor est l’immense tour centrale. Dans cet édifice d’un faste absolu, on y enseigne les savoirs les plus complexes, les plus improbables, les plus merveilleux mais aussi les plus dangereux. Absolument tout en ces lieux inspire la grâce et la beauté et même la mort portée dans les fourreaux des nobles gardes de cette cité enchanteresse semble être un trésor unique de raffinement et de qualité. J’ignore même si l’immortalité serait suffisante pour en découvrir toutes les merveilles. À n’en point douter, la supériorité des Azehils n’est pas à prouver et je crains pour le sort du malheureux qui oserait porter la guerre sur leurs terres.” Oscar de Trominos, Explorateur et philosophe

 

Introduction

Les Azehils sont une race aux traits humanoïdes, généralement très grands et fins. Ils n’ont pas de musculature apparente développée ni de pilosité faciale et ressemblent presque en tous points aux Humains sauf qu’ils possèdent de longues oreilles pointues.

Ils sont immortels et ne connaissent ni la vieillesse ni la mort naturelle. Ainsi les Azehils perdurent dans le temps et accumulent un savoir toujours de plus en plus grand.

Ils sont de plus très agiles et affichent en permanence un air hautain indépendamment de leur volonté. Les Azehils est un peuple qui se considère comme largement au-dessus des autres, que ce soit au niveau militaire, que civilisationnel ou artistique. Azehil signifiant “Haut Elfe” dans leur langue, ils ont un mépris naturel et assumé pour les autres races qu’ils considèrent inférieures en tout point. Les Azehils considèrent les Humains comme des animaux doués d’une légère lueur d’intelligence plutôt que comme une civilisation en devenir. Les peaux vertes quant à eux ne sont même pas considérés comme des êtres intelligents, mais comme le cancer du monde qu’il faut éradiquer.


 

Les premiers Elfes

Les Elfes sont un des plus anciens peuples qui soit. Il fallut peu de temps aux premiers d’entre eux pour commencer à s’organiser en groupes, puis en petite société, se tournant ainsi vers l’avenir.

Les premiers Elfes vivaient dans de petites maisons de bois et de pierre aux abord des grandes forêts et chassaient avec des arcs ou des lances. C’est à cette époque qu’ils découvrirent le don, ce qui allait changer à jamais leur société.

Cependant, ces découvertes ne furent pas au goût des représentants du panthéon elfique qui voyait dans celles-ci une remise en question de leur propre pouvoir et une insulte aux Dieux. Ils affirmèrent alors que ceux qui utilisaient ces pouvoirs voulaient se hisser au niveau des Dieux et les détrôner pour détruire à jamais leur civilisation.

S’ensuivit de longues années de troubles ou la société Elfique se mit, sous l’autorité du culte, à chasser ceux possédant le don. Cette chasse aux sorcières n’épargnait personne et même les plus hautes instances de la société elfique devait prouver leur pureté.

Ce fût un âge de ténèbres pour les Elfes qui durent exécuter des milliers d’entre eux chaque année, sur le simple motif d’être né avec des aptitudes particulières. Rares furent ceux qui parvinrent à se cacher et à survivre mais au fil du temps, des voix de plus en plus nombreuses se mirent à comploter contre les représentants du panthéon elfique.

Ces derniers tentèrent de freiner la révolte qui grossissait de semaines en semaines et utilisèrent pour cela une réponse de plus en plus violente, ce qui loin d’essouffler la colère grandissante ne la fit qu’exploser. L’escalade de la violence était enclenchée et ce qui devait arriver arriva, ce fut la guerre civile.

Les affrontements furent terribles et l’église mobilisa l’ensemble de ses ressources pour mettre à mort tous ceux qui possédaient le don ainsi que leurs partisans. Les manipulateurs de magie quant à eux l’utilisèrent alors pour la première fois à grande échelle et aux yeux de tous.

Beaucoup crurent que la fin des Elfes était venue, conclusion d’une guerre fratricide qui les déchira tous sans laisser personne de côté. Mais de ces combats d’une rare violence sortit un vainqueur qui fît alors ce que tous les vainqueurs font : ils réécrivirent l’Histoire.

Ainsi débuta l’âge des Azehils.

 


 

L’âge des Azehils

Ceux qui possédaient le don avaient remporté la guerre, mais avaient pour cela tué par centaines les partisans et les croyants du panthéon elfique et mis à bas celui-ci.

Suite à cette guerre civile, les Elfes ne furent plus que quelques milliers et ceux qui possédaient le don prirent sans difficultés les rênes de la nation en annonçant le début d’une nouvel ère.

Ils se détachèrent entièrement de ce que leur peuple fût autrefois en abandonnant l’appellation d’Elfes et se baptisèrent “Azehils”, qui signifie “Haut Elfe” dans leur langue.

Par ce changement, ils souhaitaient afficher de manière ostentatoire qu’ils étaient différents et surtout supérieurs à leurs prédécesseurs.

Ils créèrent ensuite l’académie des savoirs arcaniques, la première école de magie au monde. Dans cette nouvelle civilisation, les Azehils pourraient désormais apprendre à utiliser et contrôler leur don.

Leur culture n’étant désormais plus freinée par la croyance aveugle en des entités invisibles, mais portée par l’érudition et la sagesse, les Azehils prospéraient. Ils se mirent à compenser l’absence de spiritualité par l’étude et développèrent de nombreuses technologies.

C’était un âge d’or dans lequel ils ne faisaient que de repousser les limites de la science et de la magie.


 

La course au savoir

Autour de l’académie, une gigantesque cité prit forme pour devenir le centre névralgique de leur nation.

La cité fut baptisée “Imlawen”, qui signifie “cœur du savoir” et c’est ici que vit le Grand Maître de l’académie qui est également le régent des Azehils.

Les études sur le don furent encouragées et ses secrets furent percés les uns après les autres. Les Azehils explorèrent sans cesse de nouvelles méthodes d’application de la magie et finirent par théoriser la notion des vents magiques qu’ils catégorisèrent afin de pouvoir en comprendre son fonctionnement et sa nature.

C’est ainsi que naquit la notion de domaine de magie, chacun correspondant à un vent magique particulier et unique. L’étude de ces vents de magie se perfectionna au fil du temps, tout comme leur manipulation. De nombreux arcanistes s’étaient même spécialisés dans la recherche afin d’en découvrir de nouveaux.

 


 

L’Oshaldi

Cela faisait maintenant presque 600 ans que l’Azelwen prospérait dans une paix relative. Cependant, une nuit, tout fut remis en question. Dans l’obscurité d’une salle de recherche, un conclave d’arcanistes s’évertuait à manipuler les vents magiques, dans le but d’en découvrir un sombre potentiel.

Les expériences sur la mort n’étaient guère appréciées et le régent avait déjà désapprouvé les recherches sur ce sujet.

Les arcanistes préparèrent dans le plus grand secret un rituel sombre basé sur des théories considérées comme l’œuvre de fous. Le résultat fut à la fois terrible et enivrant, à la hauteur de la folie de ceux qui en étaient à l’origine. Dans un puissant torrent d’énergie magique, ils tentèrent de faire fusionner des vents du domaine de la vie et du domaine de l’ombre afin d’inverser le cours du cycle et ainsi s’octroyer le pouvoir de choisir dans quel sens la vie ou la mort ira.

Cette nuit là, l’art de la nécromancie fut créé. Ce funeste événement fut nommé l’Oshaldi, “la nuit des morts” en Elfique. La plupart de ceux présents lors du rituel périrent d’un vieillissement soudain et finirent par tomber en poussière. Le corps utilisé pour l’expérience quant à lui se mit à bouger comme agité de soubresauts avant d’attaquer les survivants pour les dévorer. Les rares qui n’avaient pas succombé face au déferlement de puissance des vents magiques qui tournoyaient dans la pièce tel un maelström de mort et de vie subirent des changements effroyables, défiant leur nature d’immortels.

Ils rajeunirent, puis vieillirent de plusieurs siècles en quelques secondes et ce de façon totalement aléatoire et incontrôlable. Ils tentèrent de toutes leurs forces de résister à ces influences bien trop puissantes et luttèrent pour contenir cet afflux magique, pris d’une terreur sans nom face aux conséquences atroces de leur expérience.

Puis dans un vacarme semblable à une explosion, l’énergie accumulée s’échappa, faisant exploser les vitres des bâtiments alentours et trembler les édifices de la ville. Le domaine de la mort était né.

Le mana nécromantique se dispersa dans la nature et des centraines d’Azehils périrent instantanément, l’âme arrachée par cette puissance contre-nature. Cependant, il ne s’agissait là que des prémices de la tempête qui approchait. Dans tous les cimetières d’Imlawen, les morts se relevèrent et s’attaquèrent aux vivants. Sur tout le territoire des Azehils, le scénario était le même et il fallut des jours à l’armée de l’Azelwen pour endiguer cette vague de morts affamés.


 

Le prix du savoir

Une fois les vents nécrotiques dispersés dans l’Azelwen, le désastre à l’intérieur de la pièce qui avait vu la naissance du domaine de la mort était désormais visible. Sur la trentaine d’arcanistes présents, seul six survécurent. Dans leur yeux se trouvait désormais une peur indicible comme ils n’en avaient jamais ressenti auparavant, conscients de l’horrible puissance qu’ils venaient de créer.

Mais cette peur fit rapidement place à un autre sentiment, l’avidité. Ils avaient baigné dans l’énergie nécromantique pure et celle-ci faisait désormais partie d’eux. Ils estimaient avoir, par leur survie, vaincu la mort et se considéraient tel des dieux parmi les vivants.

Cependant, ces projets furent vite interrompus lorsque la garde de l’académie fit éruption dans la pièce. Celle-ci se rendit immédiatement compte que la plus grande partie des responsables avaient déjà été punis, mais qu’il restait des coupables à juger. Ils mirent alors les six ex-arcanistes et désormais nécromanciens aux fers, enchaînés par un métal les empêchant d’user de leur don.

Le procès fut houleux, non pas car les juges furent en désaccord sur l’effroyable situation, mais sur la peine à mettre en application. Cette situation extrême n’avait jamais été rencontré depuis la fondation des Azehils et il n’y avait aucun cas de jurisprudence à mettre en application.

Le régent jugea qu’il était hors de question de les mettre à mort. Azelwen s’était construit suite à un génocide, il refusait d’imiter les anciens monstres du clergé en condamnant à mort plusieurs des leurs.

Cependant, la sanction devrait être si forte et exemplaire que nul ne se risquerait jamais plus à tenter de braver à nouveau un tel interdit. Ils furent ainsi condamnés à vivre éternellement seuls, coupés de tout et de tout le monde. Cependant, aucune cellule ne pouvait contenir des mages indéfiniment. Leur maîtrise de la magie leur offrait bien trop de facilités pour s’échapper d’une prison conventionnelle.

Le conseil arcanique ordonna la création d’une prison dans lequel les mages dissidents seraient enfermés à tout jamais, sans possibilité de s’échapper.

Il choisirent donc une île sur laquelle personne ne vivait, suffisamment loin de tout et y bâtirent des barrières et des sceaux suffisamment puissants pour que ce lieu devienne à jamais la demeure des premiers nécromanciens.

L’Azelwen effaça toute trace de leur existence, supprima leur nom du moindre registre ou écrit dans lequel ils étaient cités. Ils détruisirent chaque portrait les montrant, allant même jusqu’à effacer leur souvenir de la mémoire de leurs proches, afin que jamais ces six mages ne puissent exister en dehors de leur prison.

Depuis, la nécromancie est devenue illégale, la pratique du domaine de la mort étant classée dangereuse et donc interdite. Nul n’ose braver cet interdit, conscient que le châtiment qui en découle est pire que la mort.

 


 

Le royaume de Deremis

De l’autre côté de la mer, le Royaume de Deremis était en plein développement et bien qu’évoluant moins vite que les Azehils, les Humains étaient en expansion permanente.

Ces derniers ne vivant pas avec la nature, mais la pliant à leur volonté, ils attirèrent la curiosité et parfois même la méfiance des Azehils.

Cependant, pour ces derniers, les Humains ne sont pas éternels et vivent tout au plus une poignée d’années, l’équivalent d’un battement de cils pour un Azehil. De plus, ils ne se montrèrent pas agressifs ou belliqueux à l’encontre de l’Azelwen, mais plutôt curieux d’en apprendre plus sur une civilisation qu’ils comprirent bien plus ancienne qu’eux.

Les Azehils apprécièrent cette curiosité naïve, bien qu’ils n’autorisèrent qu’en de très rares occasions à un Humain de poser un pied en Azelwen.

Néanmoins, au fil du temps et des générations, les Humains devinrent de plus en plus religieux et bientôt leur Eglise occupa une place de première importance dans leur société. Les Azehils virent cela d’un très mauvais œil car cela les renvoyaient à leur passé tumultueux. Le souvenir du culte des dieux elfiques était en effet encore vif malgré les siècles passés.

Ils s’éloignèrent donc petit à petit des Humains, qui virent cela au mieux comme un abandon, au pire comme une marque d’hostilité. Néanmoins, aux yeux des Azehils, l’Humanité était devenue une bombe à retardement et il fallait donc s’en tenir éloigné le plus possible.

Quelques années après cet éloignement, des pêcheurs Azehils croisèrent une flotte de bateaux de guerre humains qui les coulèrent sans aucune raison apparente, ce qui déclencha une guerre dont les échos résonnent encore aujourd’hui. Les Humains voyaient en effet les Azehils comme des couards qui les avait abandonnés, leur tournant le dos par arrogance.

La flotte de l’Azelwen se mit alors en chasse, retrouva les navires responsables et les envoya par le fond lors d’un combat tout aussi inégal.

Les Azehils n’ont pas de volonté de conquête ni d’extension de territoire. Ils ne prirent donc jamais pied sur le continent pour s’y installer de façon durable. Néanmoins l’armée se tient toujours prête au cas où les Humains ou n’importe quelle autre nation souhaiterait ouvrir les hostilités.


 

L’arrivée des Peaux-Vertes

Lorsque les Peaux-Vertes arrivèrent sur le continent, ils furent stoppés dans leur avancée par les Humains, au prix de pertes effroyables.

Bien que le ressentiment soit encore vif vis-à-vis des multiples escarmouches entre les deux peuples, les Azehils comprirent rapidement que les Peaux-Vertes devaient être repoussés, et ce de façon définitive. Néanmoins, peu sont enclins à s’allier avec le Royaume de Deremis, au vu des conflits qui ont émaillé les relations entre les deux peuples et de la place désormais prépondérante de l’Eglise dans leur société.

Les terres de l’ancienne baronnie de Malzerik sont désormais contestées et font l’objet d’une convoitise de la part de tous les peuples, de part leur position centrale dans la géographie d’Akenlor. De plus, si jamais ce territoire tombe entre les mains d’un autre peuple que les Azehils, ceux-ci auront un accès direct aux côtes de l’Azelwen, ce qui est inenvisageable.


 

Jouer un Azehil

Incarner un Azehil c’est faire partie d’un peuple qui se sait supérieur aux autres et ce dans de nombreux domaines. La religion est pour eux une pratique réservée aux barbares et aux civilisations sous-développées. C’est en Azelwen qu’il y a le plus de personnes portant le don, néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’il y a plus de mages.

Les Azehils portent des tenues élégantes. Que vous incarniez un érudit ou un guerrier, cela doit transparaître sur votre costume, mais sans nécessairement déborder de fioritures.


Livret de faction Elfes Azehils